Formation des prestataires de santé pour promouvoir l’enregistrement des causes médicales de décès et le codage avec la production des statistiques en RDC

Formation des prestataires de santé pour promouvoir l’enregistrement des causes médicales de décès et le codage avec la production des statistiques en RDC

(KINSHASA, 11 octobre 2022) – L’oreille attentive, le regard tourné vers son ordinateur, Victor Bonganga, médecin-chef du département de l’unité de gynéco-obstétrique de l’hôpital général de référence de Bumbu, au sud-ouest de Kinshasa, suit la session de formation axée sur l’enregistrement des causes médicales de décès, appuyée par l’OMS en vue de permettre à la République démocratique du Congo (RDC), de se conformer à une standardisation internationale des procédures. Il y a une semaine encore, ce logiciel était méconnu de ce dernier. « Avant, tout se faisait selon la codification manuelle. C’est le papier qui était jusque-là mon meilleur outil de travail. Grâce à cette formation facilitée par l’OMS, je me rends compte de l’importance de l’outil de classification statistique internationale des maladies et des problèmes de santé connexes, 11ème version (CIM-11) intégré au logiciel DHIS2. »

Victor Bonganga, médecin-chef du département de l’unité de gynéco-obstétrique de l’hôpital général de référence de Bumbu, au sud-ouest de Kinshasa regarde son ordinateur

Victor fait partie d’une vingtaine de prestaires de santé qui participent à l’atelier sur l’enregistrement des causes de décès et le codage avec la classification statistique internationale des maladies et des problèmes de santé connexes, 11e version (CIM-11) à Kinshasa.  La CIM, utilisée pour la morbidité et la mortalité, définit les codes, les règles et les directives qui garantissent un certain niveau de qualité et de comparabilité internationale des données de mortalité.

En RDC, moins d’un million de décès ont été enregistrés à l’état civil en 2018. Selon le Ministère de l’intérieur, 950 000 décès ont été déclarés au cours de la même année, soit une proportion de 0,9% de la population. Pendant la même période, les formations sanitaires ont certifié 136, 805 décès, soit 7 fois moins de décès que ceux déclarés à l’état civil. Par ailleurs, l’on peut noter une absence de données pour les années 2019 et 2020.

« Les gaps et les incohérences perceptibles d’une année à l’autre montrent une faible appropriation politique de l’enregistrement des décès et des causes de décès, l’absence d’un cadre de coordination formalisé et la faiblesse des cadres juridique et programmatique. Tout cela permet de mettre en évidence la nécessité de donner les outils adaptés aux prestataires de santé mais aussi aux politiques pour permettre à la RDC de jouer un rôle important dans la production des données sur les faits d’états civil notamment les naissances et les décès. », a déclaré le Dr Amédée-Prosper Djiguimdé, Chargé de bureau de l’OMS en RDC.    

Le logiciel DHSI2 vient être installé sur la machine de cette participante qui attend les prochaines étapes

Sur l’ordinateur de chaque participant à cette formation, le logiciel DHIS2 a été installé. C’est à lui qu’est intégré la Classification statistique internationale des maladies et des problèmes de santé connexes, 11e version (CIM-11).

La CIM sert de base pour établir les tendances et les statistiques sanitaires, partout dans le monde, et contient environ 55 000 codes uniques pour les traumatismes, les maladies et les causes de décès.

« Notre priorité est d’agir en amont pour surveiller les causes de décès au sein de la population. Cela permet de casser la chaîne des évènements qui causeraient ou entraineraient les décès. C’est tout l’intérêt de la maîtrise de l’outil CIM-11 », affirme de son côté le Dr Karl Angendu, médecin épidémiologiste à la Direction générale de la lutte contre la maladie (DGLM), au Ministère de la Santé, Hygiène et Prévention de la RDC.

Victor, comme tous les autres participants, enregistre les données : nom, prénom, âge, date de naissance, etc., dans le logiciel suivant la démonstration qui leur ai faite. A la moindre incompréhension, il n’hésite pas à faire appel au formateur. « C’est quelque chose de nouveau pour nous. C’est pourquoi, l’accompagnement de proximité est vraiment capital. Avec le formateur, nous parcourons chaque ligne du formulaire pour savoir exactement quoi cocher selon les situations que nous avons en face de nous. Nous apprécions vraiment ce suivi rapproché. », poursuit-il.

« Après le renforcement des capacités des prestataires de santé de la province du Kongo central en août 2022, notre objectif sur ce deuxième site pilote de Kinshasa est de donner toute la méthodologie nécessaire pour un meilleur reporting médical des causes de décès en RDC. Nous avons ainsi passé en revue les notions d’autopsie verbale et de certification médicale des causes de décès. Nous avons également fait des exercices de simulation sur l’encodage avec la CIM-11 », déclare le Dr Etienne Mpoyi, point focal VIH/Sida & Hépatites au Bureau de l’OMS en RDC.  

Les prestataires de santé en formation sont notamment des encodeurs, des médecins certificateurs des décès ainsi que les cadres des divisions provinciales de santé de Kinshasa qui auront la tâche de dupliquer les acquis de cette formation et d’assurer le suivi de l’implémentation.

L'un des formateurs déroulant la présentation de la CIM-11
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